Back on the Road

Douce France, cher pays de mon enfance

Nous avons franchis la frontière française depuis une semaine. Voici donc mon essai de continuer ce blog en français. (Mon confrère français, Florian Dupuy, qui a eu la gentillesse de jeter un coup d’œil sur ces quelques lignes, remarque : « Très joli texte, M. Wagner ! Il y a quelques imprécisions grammaticales, mais cela ne gêne en rien la lecture. Je propose donc de laisser le texte tel qu’il est, dans toute son authenticité. A l’occasion, je te réexpliquerai l’usage de l’imparfait et du passé simple . »)

Comme la plupart de vous le savent, la France est très proche à mon cœur. J’ai passé une importante partie de mon enfance à Paris entre l’âge de cinq à dix ans, et j’ai gardé des liens très forts avec le pays, qui tiendront, comme je l’espère, toute ma vie.

Tout cela commence certainement avec l’amour de mes parents pour la France. C’est grâce à eux et le déménagement de notre famille à Paris en 1981, que j’ai pu embarquer sur mon voyage personnel dans l’amitié franco-allemande. Dans le temps, nous vivions dans une maison à Saint-Cloud dans la banlieue parisienne, j’allais à l’Ecole Allemande de Paris et j’ai appris à parler le français dans une garderie, en jouant, même si quelquefois, ce n’était pas facile. Des amitiés furent bâties, qui tiennent jusqu’à ce jour.

Quand nous quittions la France en 1985, ce n’était qu’un début d’une autre relation franco-allemande pour moi : Mes parents m’inscrivirent au Dante-Gymnasium à Munich fondé par Franz-Joseph Strauß, un lycée qui maintenait un parcours franco-allemand. Non seulement, le français était enseigné comme première langue étrangère, mais nous avions également des cours de conversation en français supplémentaires, et les cours d’histoire furent enseignés en français à partir de la septième classe (donc en quatrième dans le système scolaire français). Tout cela accompagné de programmes d’échanges scolaires en France ainsi qu’en Suisse romande. Avec mon certificat de baccalauréat allemand en 1995, je reçu également un certificat d’aptitude de langue française qui m’aurait permis de commencer mes études en France sans devoir passer un examen de langue.

En parallèle pendant ma scolarité, mes parents organisaient des échanges privés et passaient les vacances d’été avec nous sur l’île d’Oléron sur la cote Atlantique, toujours avec nos très chers amis Cartier, qui sont devenus, s’ils me permettent de le dire, ma famille française de cœur et d’esprit, et j’espère que notre amitié passera à la génération de nos enfants.

En 2004, en fin de ma formation d’avocat en Allemagne, mon plan était de partir en Australie pour un stage de six mois. J’étais convaincu de poursuivre se chemin, quand mon père me proposait de partir dans une métropole francophone, voire Bruxelles ou Paris, et me conseilla de contacter quelques interlocuteurs dans son réseau. J’ignorait cette alternative jusque-là, mais voulu quand-même tenter le coup. Quand je me mis à écrire une lettre de candidature, je réalisais que mon français écrit avait quasiment disparu. Il était donc évident pour moi, que mon parcours devait me mener dans un pays francophone au lieu de partir à l’autre bout du monde, si je voulais conserver et réaménager mon français. Je parti donc à Paris pour passer un stage de six mois au sein du cabinet de Joachim Kuckenburg, qui avait juste monté une boutique d’arbitrage et de droit commercial avec son associé, Olivier Bureth. Ces deux bien chers confrères ont non seulement su me donner la possibilité de revitaliser et de développer mon français, mais également à m’ouvrir les petites portes au grand monde de l’arbitrage international. Je leur en serais toujours remerciant.

Je m’aperçois qu’à ce moment, que ma décision de « sauver » mon français a également essentiellement contribué à mon développement professionnel. Et même plus important : C’est pendant ce stage à Paris, que j’ai proposé à ma femme de m’épouser, un soir, au parc Monceau…

Pour finir, dix ans plus tard, Florian Dupuy fut le premier avocat à se rejoindre à mon petit cabinet d’arbitrage à peine démarré ; un avocat français, à vraie dire, franco-allemand, mais de formation purement française.

Mon petit parcours français continue donc. Et me voilà en France, actuellement au Périgord, avec ma petite famille, derrière nous déjà quelques jours à Dijon en Bourgogne, et devant nous encore plusieurs étapes dans ce beau pays si divers. Je trinque à la France, aux amis français et à l’amitié franco-allemande !

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